En 2015, plus d’un million de belges ont consommé des antidépresseurs. Ces dernières années, ces chiffres sont en augmentation permanente. Dans notre pays, environ, une personne sur dix souffre de troubles anxieux et se tourne alors vers les benzodiazépines.
Cette médication banalisée nous éloigne de la conscience de nos ressources personnelles et nous fait croire que la solution à nos problèmes nécessite une action exogène : une petite pilule rose ou une thérapie brève…La plus brève possible d’ailleurs, s’il vous plaît !
Mon constat est que de plus en plus de personnes envisagent aujourd’hui, la gestion de leurs problèmes psychologiques de manière consumériste avec la croyance que le « psy » va leur offrir les solutions sur mesure en trois séances ou que la prise d’un médicament agira comme « la » solution miraculeuse.
Alors si ce début d’année 2016 était l’occasion de « regarder à l’intérieur de soi » et de se reconnecter à ses propres ressources singulières ? Car oui, l’être humain dispose de puissantes ressources intrinsèques pour sortir des problèmes de par lui-même et pour digérer naturellement de nombreux accidents du parcours de sa vie. En psychologie, cela s’appelle les facultés de résilience.
Osez vous faire confiance ! Le chemin de la vie est parsemé d’embûches. C’est ni bien, ni mal, c’est comme ça. Une séparation impromptue, une maladie, un échec professionnel, un coup de blues ; on ne peut ni les prévenir, ni les éviter. Ce qui sera par contre déterminant au niveau mental, c’est votre manière de les aborder et de « faire avec » pour les traverser le mieux possible et revenir progressivement vers la sérénité. Avant de « pathologiser » votre état et de rechercher une aide extérieure, prenez un peu de recul et osez vous poser les bonnes questions, c’est-à-dire les vôtres !
10 pistes pour renouer le contact avec vos ressources ;
- Regardez votre problème, objectivement, pour ce qu’il est, surtout sans le « sur dimensionner. »
- Demandez-vous ce qui vous fait le plus peur par rapport à lui.
- Ensuite, demandez-vous ce dont vous auriez le plus besoin pour y faire face.
- Faites la liste de vos ressources personnelles et/ou des personnes ressources autour de vous qui pourraient vous permettre de repartir sur le bon chemin.
- Osez faire des demandes claires aux personnes qui « participent » à votre problème.
- Acceptez que vous avez besoin d’un temps raisonnable pour digérer et intégrer vos difficultés. Sortez du « tout tout de suite » et des pensées magiques.
- Fixez-vous des objectifs précis, réalistes et mesurables de progression semaine par semaine et vérifiez leurs avancées.
- Rappelez-vous régulièrement que vous êtes l’acteur de votre vie et non le passager, que vous avez en vous, beaucoup de moyens pour ne pas subir passivement les événements.
- Osez vous offrir de vrais moments qui vous font du bien.
- Respirez profondément, regardez dans le rétroviseur et conscientisez le chemin parcouru et ressentez la fierté d’avoir dépassé par vous-même le problème auquel vous étiez confronté.
En conclusion, sortons de l’affolement en situation problématique que ce soit par rapport à soi ou nos enfants car il n’est pas toujours nécessaire de courir chez le psy ! Tentez de régler les problèmes par vous-même et puis si vous restez bloqué, en souffrance, alors consultez un spécialiste. Après tout comment faisaient nos grands-parents à l’époque où la médication et la psychothérapie n’existaient pas ?
Dimitri Haikin
Psychologue-Psychothérapeute
Directeur de www.psy.be